Policier vérifiant la longueur de la jupe d’une femme grecque pendant la dictature de Theodoros Pangalos. 1925 env.

À propos

FASHION AND DEMOCRACY (19-20th CENTURIES)

Depuis l’Antiquité, les vêtements occidentaux et non occidentaux ont toujours été soumis au contrôle et à la régulation des pouvoirs politiques, par le biais d’institutions formelles ou informelles. La régulation formelle prenait la forme de lois somptuaires, tandis que les institutions informelles fonctionnaient plutôt à travers un système de règles sociales. Même lorsque les lois somptuaires se sont révélées inefficaces et ont été laissées inappliquées dans des sociétés telles que celles de l’Europe prémoderne – où les sociétés étaient basées sur des ordres sociaux hiérarchiquement structurés – l’apparence vestimentaire restait de toute façon soumise aux jugements sociaux d’approbation ou de désapprobation. Cela ne signifie pas que dans l’Europe du XVIIIe siècle, y compris la France, les Balkans ou le Japon, par exemple, les populations n’ont pas bénéficié d’une certaine liberté dans le choix de leur habillement, mais ces choix n’étaient pas encore l’expression d’une volonté entièrement libre.

Nous pensons que cette expression d’un choix vestimentaire libre est apparue parallèlement au système politique que nous pourrions appeler “démocratie libérale” avec ses interactions avec la société de masse : un scénario qui a commencé à émerger entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle. C’est dans ce cadre que, parallèlement à la consolidation des droits civils et politiques, un véritable “droit à la mode” libre est également apparu, du moins parmi ceux qui pouvaient se le permettre, grâce à un ensemble croissant de nouvelles opportunités de consommation. C’est dans ce contexte que nous pouvons interpréter la “pratique de la mode” comme une expression de liberté.

(…)

Contributor-participants in the RAR Movement and contextual demostrations, London, Cromer and Leeds, 1976-81. Photography and montage by Syd Shelton; images selected by Carol Tulloch. In “Fashion and Politics”.

Ces remarques soulèvent des questions qu’une conférence internationale pourrait discuter efficacement. S’il est vrai, d’une part, que la soumission de la mode sous les dictatures a été vue comme un symbole d’oppression, pourquoi, d’autre part, la mode n’a-t-elle pas été proposée comme synonyme de liberté ? Comment les sociétés “sans mode” perçoivent-elles les évolutions de la mode dans les sociétés occidentales ?

Dans les années 1960, la mode était dirigée, du moins à Londres, par de jeunes créateurs de mode, pour la plupart formés dans des écoles d’art publiques, qui s’intéressaient peu au design des grandes maisons de couture parisiennes, préférant un style plus jeune, moins cher, informel et démocratique. Aujourd’hui, nous avons les achats instantanés sur Internet. Cela a-t-il créé une démocratie de la mode ?

Vivienne Westwood, ‘Punkature’ 1982

Infos et Appel à communications

INFORMATIONS PRATIQUES

Les discussions sur ces sujets sont les bienvenues à la conférence “Mode et Démocratie”. La conférence se tiendra à l’Institut d’ethnologie et des études folkloriques avec le Musée ethnographique de l’Académie bulgare des sciences à Sofia les 8 et 9 mai 2025.

Le comité scientifique de la conférence comprend Marco Belfanti (Université de Brescia), Maude Bass-Krueger (Université de Gand), Daniel Devoucoux (ETVA), Elke Gaugele (Académie des Beaux-Arts de Vienne), Karine Grandpierre (Université Sorbonne Paris-Nord), Aziza Gril-Mariotte (Université d’Aix-Marseille & Musée des Tissus et Arts décoratifs de Lyon), Petko Hristov (IEFSEM – BAS Sofia), Aude Le Guennec (The Glasgow School of Art), Jean-Pierre Lethuillier (Université de Rennes-2), Marjorie Meiss (Université de Lille), Eleni Mouratidou (Université de Paris-Nanterre), Lou Taylor (Université de Brighton).

Le comité d’organisation comprend Petko Hristov, Mila Maeva, Miglena Ivanova, Julia Popcheva, Radina Ilieva et Anton Angelov.

Les demandes de participation, incluant un titre et un court résumé (jusqu’à 300 mots) avant le 30.11.2024, doivent être envoyées aux adresses e-mail suivantes :
marco.belfanti@unibs.it, hristov_p@yahoo.com

Nous vous attendons nombreux !

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