«Lignes, silhouettes et profils Asiatiques. La question vestimentaire d´un vaste continent »

Séminaire européen d’ETVA

En ligne, le vendredi 1er décembre 2022.

 

Le terme Asie n´est lui-même pas sans ambiguïté. De nombreux chercheurs, dont les ethnologues et les historiens, y préfèrent le terme géographique d´Eurasie ou d´Afro-Eurasie, bien conscients que le premier terme ait également été idéologiquement utilisé par les courants panslaves à des buts coloniaux. Ils/elles y voient également, non sans prudence, des ensembles historico-géographiques tels l´Asie du Nord, du sud, de l´est, du sud-est, ainsi que l´Asie centrale, le proche orient et le moyen orient, à tel point que plusieurs de ces termes sont devenus usuels.

L´étude des costumes, vêtements et modes est une approche singulière qui a développé entretemps un profil propre dans lequel L’ethnologie, l´histoire, la sociologie et l´archéologie jouent actuellement un rôle notoire. Elles permettent en effet de développer de nouveaux instruments conceptuels soutenues en cela par le renouvellement des instruments techniques d´investigation. Elles ont par exemple permis en Asie de découvrir ou mettre à jour l´existence de cultures, de communautés ou de groupes sociaux disparus, oubliés ou ignorés et d´approcher sous des angles inédits leurs formes de vie, leurs manières d´agir et de penser. Mais les instruments conceptuels qui les accompagnent, souvent d´origine«occidentale», sont-ils aptes à traduire ces formes de culture, y compris au niveau vestimentaire. Rien n´est moins sûr. Cela vaut pour les cultures aborigènes en Inde, en Chine, en Sibérie, telles qu´elles sont interprétées actuellement (parfois par les intéressés eux-mêmes), aussi bien que pour les multiples milieux ruraux en Asie centrale ou en Afghanistan ou pour de nombreuses cultures vestimentaires urbaines de jeunes au Japon, en Iran, en Turquie. Les approches actuelles pourraient au moins permettre un dialogue à hauteur des yeux, car le domaine vestimentaire questionne d´abord justement le regard. Il questionne également les conceptions du corps et son«langage», les rôles sexuels (genres), les stratifications sociales, les empreintes religieuses, idéologiques, médiatiques, économiques, les affinités électives de réseaux et bien d´autres facteurs. Il rend surtout possible d´avoir concrètement accès aux matrices qui fondent les cultures. Les champs et les méthodes de recherche y sont aussi variées que leurs auteurs, des recherches sur les matériaux traditionnels à celles sur le marketing global. De même les matériaux ou les couleurs n´ont pas la même valeur d´une époque sur l´autre, d´une culture à l´autre, d´un espace social à l´autre. Et que dire de l´expression des motifs ou des arrangements.

Intéressant ici serait donc de voir comment les chercheurs de différents pays ou régions asiatiques et différentes disciplines voient leurs propres vêtements, quelles approches développent et proposent-ils/elles. L´analyse et la biographie d´objets par exemple s´opèrent-elles selon des critères analogues à ceux utilisés en Europe? Ont-t-elles même, posées de cette manière, un sens ?

Une démarche déjà complexe en soi puisqu´elle suppose en Europe une approche réflexive quand elle concerne des objets d´autres cultures ou d´autres époques. Cela implique d´un côté de surmonter le regard occidental, voire (post)colonial, de l´autre pour les chercheurs occidentaux d´entrer en contact avec d´autres méthodes de recherche, d´autres perspectives. Il s´agit donc d´une ébauche de dialogue et d´échange.Des chercheurs/chercheuses comme Sandra Niessen, Jennifer Craik, Maria Angela Jansen ou  VictoriaRovine (voir aussi le n° 24/2020 de Fashion Theory) ont tracédes pistes dans ce sens avec une approche «décolonialisée» qui ne demandent qu´à être élargies.

Les propositions de communication doivent être accompagnées :

  • d’une courte présentation du chercheur
  • d’une bibliographie
  • la proposition d’une communication de 20/25 minutes développée sur une quinzaine de lignes

 et seront à envoyer avant le 29 septembre 2023 à : asso.etva@gmail.com.

ETVA est une association de chercheurs qui souhaitent favoriser l’étude et les échanges de savoirs internationaux liés aux textiles, aux vêtements, à la mode et au domaine des apparences. Si vous le souhaitez, vous pouvez adhérer à l’association en remplissant le formulaire d’adhésion disponible sur le site web. L’adhésion nous permet de développer des événements scientifiques et de diffuser le travail de nos membres.

Le bureau d’ETVA est composé comme suit :

– Daniel Devoucoux – président.

– Pascale GorguetBallesteros – présidente d’honneur.

– ShanttyTurck, Lara Le Drianet Irène Calvi

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter notre page web : www.acorso.org/etva/

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